sabrina75

Bienvenue sur ce blog.

Je m'appelle Sabrina, je suis une travestie de 33 ans, habitant sur Paris. Je suis bisexuelle et je suis tout particulièrement attirée par la fellation.

Pourquoi ce blog ? Ce blog a plusieurs objectifs : permettre de faire des connaissances et des rencontres, d'échanger, mais également de formaliser ma vie de travestie. Enfin, je souhaitais, pour ce premier message, éviter le cliché superficielle de la suceuse. Une suceuse, ce n'est pas forcément un objet sexuel.

Evidemment, se travestir, ça ne tombe pas du ciel. Vous ne vous levez pas, un matin, en vous disant : "tiens, aujourd'hui, je n'ai pas envie de mettre une costume pour aller au travail, je vais plutôt mettre une jupe". Pour moi, se travestir, c'est répondre à un besoin qui ne trouve aucun autre moyen d'expression. Cela fait maintenant 20 ans que je me travestie, à des fréquences trés variées, le tout ponctué, pendant de nombreuses années, de phase de rejet et de dégout.

Entre ne pas me poser de questions et prendre le risque de louper ma vie en compensant quelque chose de "réparable", et prendre mon temps pour travailler sur moi et voir ce qu'il se cache derrière, j'ai fait mon choix : 10 ans d'analyse et j'en ai même fait ma profession. Je peux regretter de m'être posée beaucoup de questions et d'avoir mis le frein à main sur ma vie de travestie. En revanche, je ne regrete pas ce que j'ai découvert sur moi.

J'ai commençé à me travestir à 13 ans... et à la même période, j'avais déjà des envies tout aussi excessives de fellations et de sperme. Pour un garçon tout ce qu'il y a de plus masculin, et, qui plus est, attiré par les filles, il y a de quoi vous complexer et vous faire perdre confiance en vous, si tant est que vous ayez eu un environnement familiale vous permettant d'en développer suffisament. Lorsque mes amis fantasmaient à la manière dont ils pouvaient coucher une fille, je fantasmais à m'imaginer avec son corps. Il y a de quoi vous rendre... malade.

Se travestir, faire des fellations ? Le stade oral... Je ne vais pas essayer de faire de la psychanalyse de bas niveau, ce n'est pas vraiment ma spécialité (la psychanalyse... pas le bas niveau... :-). Disons que dans la sexualité génitale, je ne trouve pas un moyen suffisant pour satisfaire mon besoin de féminité. Au même titre que dans une sexualité "classique", nous recherchons ce qu'il nous manque (généralement les caractéristiques du sexe opposé), je recherche, à travers le fait de me travestir, une manière d'atteindre la satisfaction de la féminité que le génital ne me permet pas d'obtenir (ou pas aussi bien). Je ne connais pas les raisons exactes qui précèdent cela, peut-être une incapacité à gérer certaines formes de frustrations, un excés pulsionnel, peu importe...

Concernant mon envie de pénis... c'est pas faute d'en avoir un. Mais ce que je recherche, c'est d'intégrer le caractère réconfortant et protecteur du sexe masculin, mais comme s'il s'agissait d'un sein maternel nourricier : le désir de fellation... Voila pour le symbolique, c'est fait.

Concrétement, c'est l'envie d'être nourrie par le sexe d'un homme protecteur et en qui j'ai confiance. Cette pulsion me donne envie de m'engoufrer son pénis dans la bouche, de l'intégrer complétement et de profiter de sa douceur. Le tout dans un sentiment de soumission et de complicité. Le sommum étant atteint à l'éjaculation. Ce moment là est l'ultime de la complicité. Le moment ou le plaisir de faire plaisir est au paroxysme, la fusion est la plus extrême. Me faire éjaculer dans la bouche, c'est alors me faire nourrir. Une maniere pour l'autre de me donner ce qui est bon pour moi, me nourrir pour mon bien. Il n'y a donc rien de dégradant là-dedans. Mais vous l'aurez compris, il faut beaucoup de complicité et de compréhension. Ce n'est pas la pipe du rendez-vous foireux, fait à la va-vite dans la voiture ou sous un porche. C'est quelque chose qui doit s'apprecier des 2 cotés, qui doit se préparer et dont les 2 savrourent la sensualité de l'acte, et attendent patiemment, lentement, l'apothéose, symbole du paroxysme fusionnelle et du don de soi à l'autre. Je le suce parce qu'il en a vraiment envie et parce que je veux qu'il prenne du plaisir. Il me laisse le sucer, ou me fait le sucer car il sait que j'aime son pénis, qu'il me comble et m'apaise... il sait qu'il me donnera ce dont j'ai besoin en jouissant dans ma bouche, qu'il me fera du bien et parce qu'il sait que c'est comme cela que je le percevrais.

Plus concrétement encore, ça se manifeste par des pulsions violentes de gorges profondes et des envies de gros pénis. J'ai besoin de tout me rentrer, c'est...  vital. Je sais, ça fait trés "salope" tout ça...

Entre le fait de comprendre et d'accepter d'être une suceuse et d'essayer de l'assumer pleinement, il n'y pas forcément un chemin tout tracé. Le doux titre de suceuse étant, d'ailleurs, beaucoup trop connoté "objet sexuel" ou "vide-couille" pour que je me laisse aller à tailler une pipe au premier venu. C'est peut être satisfaisant pour mon partenaire, mais pas pour moi. Toujours est-il que dans une perspective d'assumer ce statut de bouche à pipes, j'ai ce tatouage à l'aine, qui signifie parfaitement ce que je suis. Il vient équilibrer la rose sur ma cheville et mon tribal en bas du dos (offrande à la sodomie).